MODE

Desigual, l’irrévérence cousue main

4/3/2025
Clément Rigaud

Crédit photo : Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025

Faire passer la souris sur les mots cachés pour les lire
4/3/2025

Desigual, l’irrévérence cousue main

Clément Rigaud

Crédit photo : Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025

Faire passer la souris sur les mots cachés pour les lire

Loïc Prigent disait : « La mode se doit d’être moche. » Autrement dit, elle doit être imprévisible, dissonante, capable de heurter pour mieux éveiller. Une expérimentation qui, avec le temps, s’adoucit et devient tendance. Mais alors que certain·e·s puristes proclament l’extravagance comme une vertu et instituent le bon goût, Desigual semble n’avoir jamais obtenu le droit de figurer parmi les marques consacrées. Toujours mise à part, délaissée, elle incarne une audace perçue comme une anomalie.

Depuis sa création en 1984, Desigual revendique l’excès, le trop-plein, la collision chromatique comme une esthétique propre. Patchworks bariolés, coupes asymétriques, motifs en ébullition : une garde-robe qui évoque une échappée surréaliste, quelque part entre Gaudí et Miró. Là où d’autres recherchent la sobriété, Desigual persiste dans la profusion.

Son ADN anticonformiste la distingue autant qu’il l’isole. Qualifiée de marque du mauvais goût, elle serait trop exubérante, même pour celles et ceux qui revendiquent un style audacieux. Comme si la mode était un espace d’expression libre, mais dans les limites d’un cadre implicite où le libre arbitre finit par se plier aux diktats d’un bon goût arbitraire.

Bien sûr, Desigual n’échappe pas aux paradoxes. À mesure que le marché impose son tempo, la marque oscille entre attachement à ses racines et adaptation aux nouvelles attentes. Si certains continuent de lui témoigner une forme de défiance, voire de mépris, la maison a entrepris depuis 2012 une restructuration qui a progressivement affiné son approche. Au fil des ans, ses collections ont gagné en cohérence et en épure, sans pour autant renier son essence.

Ne vous y trompez pas : Desigual demeure l’une des marques de prêt-à-porter les plus audacieuses et appliquées. Elle respire la mode parce qu’elle est imprévisible – inclusive et responsable aussi, mais imprévisible avant tout. Et c’est précisément là que bouillonne l’essence même de cette industrie. La mode semble parfois être orchestrée par les mains capricieuses de l’ego collectif, modelée par des principes bien souvent biaisés par une prétention malavisée. Pourtant, personne ne détient la vérité du beau ou du convenable. J’écris ces mots vêtu du sweat-shirt « We love to be different. »

 

Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025, look 34

Pourquoi la marque est-elle toujours absente des grands rendez-vous comme la Fashion week ?

Desigual n’a jamais cherché à s’imposer sur les podiums de la Fashion Week, et pour cause : son histoire s’écrit en marge des conventions. Ni tout à fait luxe, ni simple revendeur de la fast fashion comme H&M ou Mango, la marque revendique une place singulière, entre un certain standing et une accessibilité mesurée. Son identité ne repose pas sur la vision d’un créateur star, à la manière d’AMI ou des grandes maisons, mais sur une approche collective et une esthétique immédiatement reconnaissable. Plus responsable qu’Asos, plus accessible que Céline, plus premium que Kiabi ou Shein, Desigual s’impose dans un entre-deux audacieux, échappant aux étiquettes classiques pour revendiquer une signature plutôt  inédit.

Un éclat hors des projecteurs traditionnels

Plutôt que de se fondre dans le calendrier millimétré des défilés, la marque préfère créer l’événement à sa manière : collaborations artistiques, campagnes visuelles marquantes, happenings urbains… Un positionnement qui lui permet de parler directement à son public, sans filtre.

L’empreinte des rencontres

Desigual n’est pas en retrait, bien au contraire. Elle choisit ses apparitions avec soin, comme lors de la Fashion Week de New York aux côtés de Collina Strada. Ces collaborations ne sont pas de simples clins d’œil, mais une manière de réinventer son langage, de toucher une nouvelle génération en quête d’authenticité. En somme, Desigual refuse d’être rangée dans une case. Entre luxe et prêt-à-porter, entre art et mode, elle cultive son indépendance avec panache. Insaisissable, comme toujours.

Un créateur suisse mais une marque espagnole ?

Desigual est considérée comme une marque espagnole parce que, même si Thomas Meyer est suisse et a eu l'idée à Ibiza, il a officiellement fondé l'entreprise à Barcelone, où la marque a réellement pris son essor. L’Espagne est devenue son siège et son principal marché dès le départ, ce qui l’a ancrée dans l’industrie textile espagnole. Son nom en espagnol (« Desigual » = « différent ») renforce aussi cette identité.

4/3/2025

Desigual, l’irrévérence cousue main

Clément Rigaud

Crédit photo : Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025

L’ensemble des produits présentés dans cet article a été choisi en toute indépendance par la rédaction. Les prix affichés sont fournis à titre indicatif et sont susceptibles de varier. En passant par nos liens pour effectuer un achat, une commission d’affiliation peut nous être attribuée.

Loïc Prigent disait : « La mode se doit d’être moche. » Autrement dit, elle doit être imprévisible, dissonante, capable de heurter pour mieux éveiller. Une expérimentation qui, avec le temps, s’adoucit et devient tendance. Mais alors que certain·e·s puristes proclament l’extravagance comme une vertu et instituent le bon goût, Desigual semble n’avoir jamais obtenu le droit de figurer parmi les marques consacrées. Toujours mise à part, délaissée, elle incarne une audace perçue comme une anomalie.

Depuis sa création en 1984, Desigual revendique l’excès, le trop-plein, la collision chromatique comme une esthétique propre. Patchworks bariolés, coupes asymétriques, motifs en ébullition : une garde-robe qui évoque une échappée surréaliste, quelque part entre Gaudí et Miró. Là où d’autres recherchent la sobriété, Desigual persiste dans la profusion.

Son ADN anticonformiste la distingue autant qu’il l’isole. Qualifiée de marque du mauvais goût, elle serait trop exubérante, même pour celles et ceux qui revendiquent un style audacieux. Comme si la mode était un espace d’expression libre, mais dans les limites d’un cadre implicite où le libre arbitre finit par se plier aux diktats d’un bon goût arbitraire.

Bien sûr, Desigual n’échappe pas aux paradoxes. À mesure que le marché impose son tempo, la marque oscille entre attachement à ses racines et adaptation aux nouvelles attentes. Si certains continuent de lui témoigner une forme de défiance, voire de mépris, la maison a entrepris depuis 2012 une restructuration qui a progressivement affiné son approche. Au fil des ans, ses collections ont gagné en cohérence et en épure, sans pour autant renier son essence.

Ne vous y trompez pas : Desigual demeure l’une des marques de prêt-à-porter les plus audacieuses et appliquées. Elle respire la mode parce qu’elle est imprévisible – inclusive et responsable aussi, mais imprévisible avant tout. Et c’est précisément là que bouillonne l’essence même de cette industrie. La mode semble parfois être orchestrée par les mains capricieuses de l’ego collectif, modelée par des principes bien souvent biaisés par une prétention malavisée. Pourtant, personne ne détient la vérité du beau ou du convenable. J’écris ces mots vêtu du sweat-shirt « We love to be different. »

 

Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025, look 34

Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025

Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025

Desigual, l’irrévérence cousue main

Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025

Desigual : l’histoire d’une mode libre et audacieuse

L’histoire naît de l’audace d’un jeune créateur suisse, Thomas Meyer, alors âgé de 20 ans. Entrepreneur dans l’âme, il rêve d’habiller autrement, imagine une mode affranchie des conventions, où l’individualité et la créativité s’expriment librement. Il veut habiller différemment, en insufflant un esprit joyeusement transgressif. Tout commence par des t-shirts peints à la main, puis une veste en denim cousue à partir de vieux jeans recyclés. Le succès est fulgurant : ses créations, vibrantes et anticonformistes, rencontrent un engouement immédiat. Thomas Meyer obtient même une licence Disney pour orner l’une de ses vestes d’un Mickey Mouse espiègle. La pièce est baptisée « Desigual », du nom espagnol signifiant « différent », cette pièce emblématique inspirera le nom de la marque.

L’esprit Desigual ne tarde pas à conquérir l’Espagne et l’Allemagne, donnant naissance à une première boutique à Ibiza et à des collections toujours plus exubérantes. La marque s’impose avec son slogan culte : « Desigual, ce n’est pas pareil ». Au fil des années 90, elle se déploie dans toute l’Europe, s’implante en France avant de conquérir le monde avec son premier site e-commerce en 1998.

L’arrivée de Manel Adell à la direction générale marque un tournant stratégique. Desigual s’internationalise à grande vitesse, ouvre des boutiques à New York et à Singapour. La marque diversifie son offre avec des collections pour hommes, enfants et une gamme d’accessoires. Son partenariat avec Christian Lacroix, qui signe plusieurs collections capsule jusqu'en 2017, et la nomination de Jean-Paul Goude en tant que directeur artistique jusqu’en 2019 renforcent son aura.

Desigual face à la crise : entre remise en question et renaissance

Le succès flamboyant de la marque vacille dans les années 2010. Le style déjanté peine à se renouveler, et le marché, de plus en plus friand de minimalisme et de sobriété, se détourne de ses créations hautes en couleur. Dès 2012, des signes d’essoufflement apparaissent : la marque, autrefois visionnaire, peine à surprendre. Les ventes stagnent, puis chutent.

En 2014, l’heure est à la restructuration. Manuel Gros, ancien dirigeant de Mango, prend les rênes et amorce un virage radical. Desigual ferme ses boutiques les moins rentables, réduit ses effectifs et rationalise ses coûts de production. Mais au-delà de ces mesures économiques, la marque repense son identité. Loin de renier son ADN, elle cherche à l’adapter : plus de cohérence dans ses collections, un équilibre entre audace et désirabilité, une mode plus accessible et plus en phase avec les nouvelles attentes des consommateurs.

Un renouveau entre héritage et modernité

Loin du tumulte, la marque renoue, depuis 2020, avec ses valeurs fondamentales tout en modernisant son image. Une nouvelle génération de créateurs insuffle une énergie fraîche, explorant de nouveaux matériaux, misant sur la durabilité et l’inclusivité. La marque se tourne vers des procédés de production plus responsables, réinterprète ses classiques en les rendant plus subtils, sans perdre son essence festive et libre.

Depuis 2020, Desigual renaît avec un regard neuf, renouant avec une clientèle en quête d’authenticité et de créativité ; avec ses valeurs fondamentales tout en modernisant son image. En 2025, elle affiche un chiffre d’affaires en progression et poursuit son expansion avec plus de 200 magasins dans le monde, continuant de répandre son mantra : « Créer, c’est ne pas se conformer ».

Pourquoi la marque est-elle toujours absente des grands rendez-vous comme la Fashion week ?

Desigual n’a jamais cherché à s’imposer sur les podiums de la Fashion Week, et pour cause : son histoire s’écrit en marge des conventions. Ni tout à fait luxe, ni simple revendeur de la fast fashion comme H&M ou Mango, la marque revendique une place singulière, entre un certain standing et une accessibilité mesurée. Son identité ne repose pas sur la vision d’un créateur star, à la manière d’AMI ou des grandes maisons, mais sur une approche collective et une esthétique immédiatement reconnaissable. Plus responsable qu’Asos, plus accessible que Céline, plus premium que Kiabi ou Shein, Desigual s’impose dans un entre-deux audacieux, échappant aux étiquettes classiques pour revendiquer une signature plutôt  inédit.

Un éclat hors des projecteurs traditionnels

Plutôt que de se fondre dans le calendrier millimétré des défilés, la marque préfère créer l’événement à sa manière : collaborations artistiques, campagnes visuelles marquantes, happenings urbains… Un positionnement qui lui permet de parler directement à son public, sans filtre.

L’empreinte des rencontres

Desigual n’est pas en retrait, bien au contraire. Elle choisit ses apparitions avec soin, comme lors de la Fashion Week de New York aux côtés de Collina Strada. Ces collaborations ne sont pas de simples clins d’œil, mais une manière de réinventer son langage, de toucher une nouvelle génération en quête d’authenticité. En somme, Desigual refuse d’être rangée dans une case. Entre luxe et prêt-à-porter, entre art et mode, elle cultive son indépendance avec panache. Insaisissable, comme toujours.

Un créateur suisse mais une marque espagnole ?

Desigual est considérée comme une marque espagnole parce que, même si Thomas Meyer est suisse et a eu l'idée à Ibiza, il a officiellement fondé l'entreprise à Barcelone, où la marque a réellement pris son essor. L’Espagne est devenue son siège et son principal marché dès le départ, ce qui l’a ancrée dans l’industrie textile espagnole. Son nom en espagnol (« Desigual » = « différent ») renforce aussi cette identité.

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Desigual, l’irrévérence cousue main

4/3/2025
Clément Rigaud

Crédit photo : Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025

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Clément Rigaud

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Desigual, l’irrévérence cousue main

24/3/2025
Clément Rigaud

Crédit photo : Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025

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Loïc Prigent disait : « La mode se doit d’être moche. » Autrement dit, elle doit être imprévisible, dissonante, capable de heurter pour mieux éveiller. Une expérimentation qui, avec le temps, s’adoucit et devient tendance. Mais alors que certain·e·s puristes proclament l’extravagance comme une vertu et instituent le bon goût, Desigual semble n’avoir jamais obtenu le droit de figurer parmi les marques consacrées. Toujours mise à part, délaissée, elle incarne une audace perçue comme une anomalie.

Depuis sa création en 1984, Desigual revendique l’excès, le trop-plein, la collision chromatique comme une esthétique propre. Patchworks bariolés, coupes asymétriques, motifs en ébullition : une garde-robe qui évoque une échappée surréaliste, quelque part entre Gaudí et Miró. Là où d’autres recherchent la sobriété, Desigual persiste dans la profusion.

Son ADN anticonformiste la distingue autant qu’il l’isole. Qualifiée de marque du mauvais goût, elle serait trop exubérante, même pour celles et ceux qui revendiquent un style audacieux. Comme si la mode était un espace d’expression libre, mais dans les limites d’un cadre implicite où le libre arbitre finit par se plier aux diktats d’un bon goût arbitraire.

Bien sûr, Desigual n’échappe pas aux paradoxes. À mesure que le marché impose son tempo, la marque oscille entre attachement à ses racines et adaptation aux nouvelles attentes. Si certains continuent de lui témoigner une forme de défiance, voire de mépris, la maison a entrepris depuis 2012 une restructuration qui a progressivement affiné son approche. Au fil des ans, ses collections ont gagné en cohérence et en épure, sans pour autant renier son essence.

Ne vous y trompez pas : Desigual demeure l’une des marques de prêt-à-porter les plus audacieuses et appliquées. Elle respire la mode parce qu’elle est imprévisible – inclusive et responsable aussi, mais imprévisible avant tout. Et c’est précisément là que bouillonne l’essence même de cette industrie. La mode semble parfois être orchestrée par les mains capricieuses de l’ego collectif, modelée par des principes bien souvent biaisés par une prétention malavisée. Pourtant, personne ne détient la vérité du beau ou du convenable. J’écris ces mots vêtu du sweat-shirt « We love to be different. »

 

Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025, look 34

Loïc Prigent disait : « La mode se doit d’être moche. » Autrement dit, elle doit être imprévisible, dissonante, capable de heurter pour mieux éveiller. Une expérimentation qui, avec le temps, s’adoucit et devient tendance. Mais alors que certain·e·s puristes proclament l’extravagance comme une vertu et instituent le bon goût, Desigual semble n’avoir jamais obtenu le droit de figurer parmi les marques consacrées. Toujours mise à part, délaissée, elle incarne une audace perçue comme une anomalie.

Depuis sa création en 1984, Desigual revendique l’excès, le trop-plein, la collision chromatique comme une esthétique propre. Patchworks bariolés, coupes asymétriques, motifs en ébullition : une garde-robe qui évoque une échappée surréaliste, quelque part entre Gaudí et Miró. Là où d’autres recherchent la sobriété, Desigual persiste dans la profusion.

Son ADN anticonformiste la distingue autant qu’il l’isole. Qualifiée de marque du mauvais goût, elle serait trop exubérante, même pour celles et ceux qui revendiquent un style audacieux. Comme si la mode était un espace d’expression libre, mais dans les limites d’un cadre implicite où le libre arbitre finit par se plier aux diktats d’un bon goût arbitraire.

Bien sûr, Desigual n’échappe pas aux paradoxes. À mesure que le marché impose son tempo, la marque oscille entre attachement à ses racines et adaptation aux nouvelles attentes. Si certains continuent de lui témoigner une forme de défiance, voire de mépris, la maison a entrepris depuis 2012 une restructuration qui a progressivement affiné son approche. Au fil des ans, ses collections ont gagné en cohérence et en épure, sans pour autant renier son essence.

Ne vous y trompez pas : Desigual demeure l’une des marques de prêt-à-porter les plus audacieuses et appliquées. Elle respire la mode parce qu’elle est imprévisible – inclusive et responsable aussi, mais imprévisible avant tout. Et c’est précisément là que bouillonne l’essence même de cette industrie. La mode semble parfois être orchestrée par les mains capricieuses de l’ego collectif, modelée par des principes bien souvent biaisés par une prétention malavisée. Pourtant, personne ne détient la vérité du beau ou du convenable. J’écris ces mots vêtu du sweat-shirt « We love to be different. »

 

Desigual Fashion Show "Reflections" Spring Summer 2025, look 34

Desigual : l’histoire d’une mode libre et audacieuse

L’histoire naît de l’audace d’un jeune créateur suisse, Thomas Meyer, alors âgé de 20 ans. Entrepreneur dans l’âme, il rêve d’habiller autrement, imagine une mode affranchie des conventions, où l’individualité et la créativité s’expriment librement. Il veut habiller différemment, en insufflant un esprit joyeusement transgressif. Tout commence par des t-shirts peints à la main, puis une veste en denim cousue à partir de vieux jeans recyclés. Le succès est fulgurant : ses créations, vibrantes et anticonformistes, rencontrent un engouement immédiat. Thomas Meyer obtient même une licence Disney pour orner l’une de ses vestes d’un Mickey Mouse espiègle. La pièce est baptisée « Desigual », du nom espagnol signifiant « différent », cette pièce emblématique inspirera le nom de la marque.

L’esprit Desigual ne tarde pas à conquérir l’Espagne et l’Allemagne, donnant naissance à une première boutique à Ibiza et à des collections toujours plus exubérantes. La marque s’impose avec son slogan culte : « Desigual, ce n’est pas pareil ». Au fil des années 90, elle se déploie dans toute l’Europe, s’implante en France avant de conquérir le monde avec son premier site e-commerce en 1998.

L’arrivée de Manel Adell à la direction générale marque un tournant stratégique. Desigual s’internationalise à grande vitesse, ouvre des boutiques à New York et à Singapour. La marque diversifie son offre avec des collections pour hommes, enfants et une gamme d’accessoires. Son partenariat avec Christian Lacroix, qui signe plusieurs collections capsule jusqu'en 2017, et la nomination de Jean-Paul Goude en tant que directeur artistique jusqu’en 2019 renforcent son aura.

Desigual face à la crise : entre remise en question et renaissance

Le succès flamboyant de la marque vacille dans les années 2010. Le style déjanté peine à se renouveler, et le marché, de plus en plus friand de minimalisme et de sobriété, se détourne de ses créations hautes en couleur. Dès 2012, des signes d’essoufflement apparaissent : la marque, autrefois visionnaire, peine à surprendre. Les ventes stagnent, puis chutent.

En 2014, l’heure est à la restructuration. Manuel Gros, ancien dirigeant de Mango, prend les rênes et amorce un virage radical. Desigual ferme ses boutiques les moins rentables, réduit ses effectifs et rationalise ses coûts de production. Mais au-delà de ces mesures économiques, la marque repense son identité. Loin de renier son ADN, elle cherche à l’adapter : plus de cohérence dans ses collections, un équilibre entre audace et désirabilité, une mode plus accessible et plus en phase avec les nouvelles attentes des consommateurs.

Un renouveau entre héritage et modernité

Loin du tumulte, la marque renoue, depuis 2020, avec ses valeurs fondamentales tout en modernisant son image. Une nouvelle génération de créateurs insuffle une énergie fraîche, explorant de nouveaux matériaux, misant sur la durabilité et l’inclusivité. La marque se tourne vers des procédés de production plus responsables, réinterprète ses classiques en les rendant plus subtils, sans perdre son essence festive et libre.

Depuis 2020, Desigual renaît avec un regard neuf, renouant avec une clientèle en quête d’authenticité et de créativité ; avec ses valeurs fondamentales tout en modernisant son image. En 2025, elle affiche un chiffre d’affaires en progression et poursuit son expansion avec plus de 200 magasins dans le monde, continuant de répandre son mantra : « Créer, c’est ne pas se conformer ».

Pourquoi la marque est-elle toujours absente des grands rendez-vous comme la Fashion week ?

Desigual n’a jamais cherché à s’imposer sur les podiums de la Fashion Week, et pour cause : son histoire s’écrit en marge des conventions. Ni tout à fait luxe, ni simple revendeur de la fast fashion comme H&M ou Mango, la marque revendique une place singulière, entre un certain standing et une accessibilité mesurée. Son identité ne repose pas sur la vision d’un créateur star, à la manière d’AMI ou des grandes maisons, mais sur une approche collective et une esthétique immédiatement reconnaissable. Plus responsable qu’Asos, plus accessible que Céline, plus premium que Kiabi ou Shein, Desigual s’impose dans un entre-deux audacieux, échappant aux étiquettes classiques pour revendiquer une signature plutôt  inédit.

Un éclat hors des projecteurs traditionnels

Plutôt que de se fondre dans le calendrier millimétré des défilés, la marque préfère créer l’événement à sa manière : collaborations artistiques, campagnes visuelles marquantes, happenings urbains… Un positionnement qui lui permet de parler directement à son public, sans filtre.

L’empreinte des rencontres

Desigual n’est pas en retrait, bien au contraire. Elle choisit ses apparitions avec soin, comme lors de la Fashion Week de New York aux côtés de Collina Strada. Ces collaborations ne sont pas de simples clins d’œil, mais une manière de réinventer son langage, de toucher une nouvelle génération en quête d’authenticité. En somme, Desigual refuse d’être rangée dans une case. Entre luxe et prêt-à-porter, entre art et mode, elle cultive son indépendance avec panache. Insaisissable, comme toujours.

Un créateur suisse mais une marque espagnole ?

Desigual est considérée comme une marque espagnole parce que, même si Thomas Meyer est suisse et a eu l'idée à Ibiza, il a officiellement fondé l'entreprise à Barcelone, où la marque a réellement pris son essor. L’Espagne est devenue son siège et son principal marché dès le départ, ce qui l’a ancrée dans l’industrie textile espagnole. Son nom en espagnol (« Desigual » = « différent ») renforce aussi cette identité.

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