7/3/2025
Dior, au prisme du queer. Le défilé prêt-à-porter automne-hiver 2025.26
Clément Rigaud
Crédit photo : Dior, Défilé Prêt-à-Porter Automne-Hiver 2025-2026
Dior, Orlando et la mode sans frontières : quand Maria Grazia Chiuri redéfinit le genre
Dans l’enceinte feutrée du défilé Dior Automne-Hiver 2025-26, une révolte douce s’est glissée entre les plis d’un velours nocturne et le frémissement d’une mousseline impalpable. Sur le podium, le temps semblait se dilater, s’étirer au fil des siècles, comme si chaque silhouette résonnait d’échos passés et futurs. Maria Grazia Chiuri n’a pas simplement présenté une collection ; elle a tissé un manifeste subliminal. Un dialogue silencieux mais furieusement éloquent avec Virginia Woolf, convoquant Orlando dans un éclat d’androgynie.
Autrefois, Orlando, jeune noble de la cour élisabéthaine, traversait les siècles sans que le temps n’altère son visage. Puis, un matin, au gré d’un rêve ou d’un caprice du destin, il se réveilla femme. Ce personnage né de la plume visionnaire de Virginia Woolf en 1928, insaisissable et hors du temps, embrasse une existence affranchie des carcans de l’identité figée. Orlando incarne l’hybride, le mouvant, le refus d’être réduit à une case, une époque, un genre. Cette figure de métamorphose et de liberté inspire aujourd’hui Maria Grazia Chiuri pour la collection Dior Automne-Hiver 2025-26. Plus qu’un hommage stylistique, ce défilé est une déclaration : la mode n’a pas de frontières.
Un théâtre littéraire aux Tuileries : la fusion des arts
Pour présenter cette collection, Dior a érigé un théâtre éphémère en plein cœur des Tuileries. Sur scène, un jeu de lumières conçu par le metteur en scène Robert Wilson sculpte l’espace et accompagne les silhouettes dans une traversée temporelle. L’univers d’Orlando se matérialise : des décors mouvants, un oiseau gigantesque qui survole la scène, des corps en constante évolution. Chaque acte du défilé est une allégorie de la quête d’identité, où les frontières du genre et du temps s’effacent dans une dramaturgie visuelle saisissante.
En 1996, Robert Wilson avait déjà adapté le roman dans une pièce en un acte, jouée au Festival d’Édimbourg avec Miranda Richardson dans le rôle-titre. La pièce est impromptue, irrévérencieuse et se concluait par l’apparition d’un oiseau. Une image évoquée au sein du défilé avec un squelette battant des ailes au-dessus du public, massé sur les gradins, comme si les fashionistas étaient des étudiantes en médecine assistant à la dissection du temps.




7/3/2025
Dior, au prisme du queer. Le défilé prêt-à-porter automne-hiver 2025.26
Clément Rigaud
Crédit photo : Dior, Défilé Prêt-à-Porter Automne-Hiver 2025-2026
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Dior, Orlando et la mode sans frontières : quand Maria Grazia Chiuri redéfinit le genre
Dans l’enceinte feutrée du défilé Dior Automne-Hiver 2025-26, une révolte douce s’est glissée entre les plis d’un velours nocturne et le frémissement d’une mousseline impalpable. Sur le podium, le temps semblait se dilater, s’étirer au fil des siècles, comme si chaque silhouette résonnait d’échos passés et futurs. Maria Grazia Chiuri n’a pas simplement présenté une collection ; elle a tissé un manifeste subliminal. Un dialogue silencieux mais furieusement éloquent avec Virginia Woolf, convoquant Orlando dans un éclat d’androgynie.
Autrefois, Orlando, jeune noble de la cour élisabéthaine, traversait les siècles sans que le temps n’altère son visage. Puis, un matin, au gré d’un rêve ou d’un caprice du destin, il se réveilla femme. Ce personnage né de la plume visionnaire de Virginia Woolf en 1928, insaisissable et hors du temps, embrasse une existence affranchie des carcans de l’identité figée. Orlando incarne l’hybride, le mouvant, le refus d’être réduit à une case, une époque, un genre. Cette figure de métamorphose et de liberté inspire aujourd’hui Maria Grazia Chiuri pour la collection Dior Automne-Hiver 2025-26. Plus qu’un hommage stylistique, ce défilé est une déclaration : la mode n’a pas de frontières.
Un théâtre littéraire aux Tuileries : la fusion des arts
Pour présenter cette collection, Dior a érigé un théâtre éphémère en plein cœur des Tuileries. Sur scène, un jeu de lumières conçu par le metteur en scène Robert Wilson sculpte l’espace et accompagne les silhouettes dans une traversée temporelle. L’univers d’Orlando se matérialise : des décors mouvants, un oiseau gigantesque qui survole la scène, des corps en constante évolution. Chaque acte du défilé est une allégorie de la quête d’identité, où les frontières du genre et du temps s’effacent dans une dramaturgie visuelle saisissante.
En 1996, Robert Wilson avait déjà adapté le roman dans une pièce en un acte, jouée au Festival d’Édimbourg avec Miranda Richardson dans le rôle-titre. La pièce est impromptue, irrévérencieuse et se concluait par l’apparition d’un oiseau. Une image évoquée au sein du défilé avec un squelette battant des ailes au-dessus du public, massé sur les gradins, comme si les fashionistas étaient des étudiantes en médecine assistant à la dissection du temps.
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Un dialogue à travers le temps
À l’image d’Orlando, Maria Grazia Chiuri traverse les siècles et navigue à travers l’histoire de Dior. Elle réinterprète les symboles et s’inspire de ses prédécesseurs pour mieux réinventer la maison. La fraise, col plissé inspiré des tenues élisabéthaines et portée par Orlando dans le roman de Virginia Woolf, se métamorphose ici en une interprétation vaporeuse, entre héritage et modernité. La directrice artistique ressuscite l’empreinte de Gianfranco Ferré à travers des coupes architecturales. On retrouve aussi l’iconique t-shirt J'adore Dior, dont l’imprimé évocateur nous replonge instantanément dans l’ère Galliano.
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