À l’heure de la seconde main, de l’Avant Apocalypse et des grands paradoxes de la consommation quant aux circuits courts, à la production réfléchie durable et sociale - pas toujours en corrélation avec la réalité d’usage des consommateurs - une tendance s’empare des défilés couture depuis plusieurs années maintenant. Elle emprunte son esprit à l’anticonformisme de Margiela des débuts des années 90 ou encore à l’audace de l’architecte d’intérieur allemand Reiner Pilz à la même époque. C’était la récurrence finie de Valérie Damidot toutes les semaines sur M6 : Comment faire du neuf avec du vieux ou l'upcycling.

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C’était le pull chaussettes de Martin Margiela et une manière de réinventer le recyclage soit en l’(up)cyclant, autrement dit, en améliorant une matière première déjà confectionnée pour la rehausser au-delà de sa première finalité. À partir de 8 paires de chaussettes militaires, l’artiste imagine un haut optimisant la couture des talons pour les correspondre aux courbes du buste. Au-delà du processus de récupération, Margiela prône davantage l’art de la rupture et du détournement. Mais c’est aussi un dialogue entre le passé et le présent qui tend à lier son approche à celle des créateurs actuels. Le Met gala en faisait les frais cette année, la plupart des looks présentés étant soit des déclinaisons d’anciennes pièces, soit confectionnés avec une chute de tissu de la marque.