LGBTQIA+

Le queer ne sort plus

8/4/2025
Par Clément Rigaud
Faire passer la souris sur les mots cachés pour les lire
8/4/2025

Chronique d'ailleurs #1

Le queer ne sort plus

Le queer ne sort plus

Par Clément Rigaud
Faire passer la souris sur les mots cachés pour les lire

Pendant des décennies, la nuit fut le royaume des marges : un théâtre où se réinventaient les corps, les genres et les désirs. La lumière noire révélait ce que le jour tenait en suspens. Les corps s’y effleuraient, les regards s’y testaient, les identités s’y affirmaient dans le vacarme des basses. Mais quelque chose semble s’être déplacé. Doucement. Presque sans bruit.

Les clubs ferment. Les murs coûtent cher. Les corps fatigués, désabusés. Les applis ont remplacé la piste. Les stories ont pris le relais des regards furtifs. On date par GPS, on se frôle par interphases. Le désir est géolocalisé, l’échange compressé. Et puis il y a ces autres espaces — plus calmes, plus doux, plus flous ou feutrés. Un salon partagé, un murmure le jour ou une chambre, à écrans interposés, le soir. Le queer n’a pas disparu, il s’est redessiné. Il circule autrement, sans toujours danser.

Il mute avec les usages. Le safe space n’est plus forcément nocturne. Il est pluriel et mouvant. Il s’écrit dans des festivals de jour, des brunchs, des livres partagés, des playlists. Il se cherche ailleurs que dans la pénombre et la sueur.

Faut-il s’en inquiéter ? Je crois qu’il faut s’en réjouir. La culture se transforme. Le refuge change de peau. Le battement ne vient plus seulement des caissons, mais aussi des voix, des textes, des gestes lents. On ne sort plus toujours, mais on reste visibles — autrement. Et la nuit palpite encore. Dans des caves surchauffées, des fêtes non-mixtes, des espaces arrachés au réel. Des corps continuent d’y brûler leurs joies, leurs colères, leurs devenirs. Le queer y persiste, incandescent.

La fête n’est pas morte.
Elle s’écrit simplement ailleurs, à d’autres heures.
Parfois, on reste chez soi, sans culpabiliser, sans s’effacer.
Juste autrement.

À LIRE AUSSI :

<a-lire-aussi>"Bifurcations, choisir l’essentiel" : la Biennale Internationale de Design<a-lire-aussi>

<a-lire-aussi>Désabusé, partenaire du premier Salon Santé & Social de Savoie<a-lire-aussi>

8/4/2025

Le queer ne sort plus

CHRONIQUES D'AILLEURS

Le queer ne sort plus

8/4/2025
Par Clément Rigaud
Appuyez sur les mots cachés pour les lire
CHRONIQUES D'AILLEURS

Le queer ne sort plus

8/4/2025
Par Clément Rigaud
Appuyez sur les mots cachés pour les lire

CHRONIQUES D'AILLEURS

Chronique d'ailleurs #1

Le queer ne sort plus

8/4/2025
Par Clément Rigaud
Appuyez sur les mots cachés pour les lire

Pendant des décennies, la nuit fut le royaume des marges : un théâtre où se réinventaient les corps, les genres et les désirs. La lumière noire révélait ce que le jour tenait en suspens. Les corps s’y effleuraient, les regards s’y testaient, les identités s’y affirmaient dans le vacarme des basses. Mais quelque chose semble s’être déplacé. Doucement. Presque sans bruit.

Les clubs ferment. Les murs coûtent cher. Les corps fatigués, désabusés. Les applis ont remplacé la piste. Les stories ont pris le relais des regards furtifs. On date par GPS, on se frôle par interphases. Le désir est géolocalisé, l’échange compressé. Et puis il y a ces autres espaces — plus calmes, plus doux, plus flous ou feutrés. Un salon partagé, un murmure le jour ou une chambre, à écrans interposés, le soir. Le queer n’a pas disparu, il s’est redessiné. Il circule autrement, sans toujours danser.

Il mute avec les usages. Le safe space n’est plus forcément nocturne. Il est pluriel et mouvant. Il s’écrit dans des festivals de jour, des brunchs, des livres partagés, des playlists. Il se cherche ailleurs que dans la pénombre et la sueur.

Pendant des décennies, la nuit fut le royaume des marges : un théâtre où se réinventaient les corps, les genres et les désirs. La lumière noire révélait ce que le jour tenait en suspens. Les corps s’y effleuraient, les regards s’y testaient, les identités s’y affirmaient dans le vacarme des basses. Mais quelque chose semble s’être déplacé. Doucement. Presque sans bruit.

Les clubs ferment. Les murs coûtent cher. Les corps fatigués, désabusés. Les applis ont remplacé la piste. Les stories ont pris le relais des regards furtifs. On date par GPS, on se frôle par interphases. Le désir est géolocalisé, l’échange compressé. Et puis il y a ces autres espaces — plus calmes, plus doux, plus flous ou feutrés. Un salon partagé, un murmure le jour ou une chambre, à écrans interposés, le soir. Le queer n’a pas disparu, il s’est redessiné. Il circule autrement, sans toujours danser.

Il mute avec les usages. Le safe space n’est plus forcément nocturne. Il est pluriel et mouvant. Il s’écrit dans des festivals de jour, des brunchs, des livres partagés, des playlists. Il se cherche ailleurs que dans la pénombre et la sueur.

À VOIR AUSSI

Audacieux, le magazine de la création

Faut-il s’en inquiéter ? Je crois qu’il faut s’en réjouir. La culture se transforme. Le refuge change de peau. Le battement ne vient plus seulement des caissons, mais aussi des voix, des textes, des gestes lents. On ne sort plus toujours, mais on reste visibles — autrement. Et la nuit palpite encore. Dans des caves surchauffées, des fêtes non-mixtes, des espaces arrachés au réel. Des corps continuent d’y brûler leurs joies, leurs colères, leurs devenirs. Le queer y persiste, incandescent.

La fête n’est pas morte.
Elle s’écrit simplement ailleurs, à d’autres heures.
Parfois, on reste chez soi, sans culpabiliser, sans s’effacer.
Juste autrement.

À LIRE AUSSI :

<a-lire-aussi>"Bifurcations, choisir l’essentiel" : la Biennale Internationale de Design<a-lire-aussi>

<a-lire-aussi>Désabusé, partenaire du premier Salon Santé & Social de Savoie<a-lire-aussi>

Audacieux magazine
Défilés, expositions,
histoire des arts
par le biais des arts
et de la création.
This is some text inside of a div block.
This is some text inside of a div block.

Vous êtes anonymes

AUDA utilise des cookies pour améliorer votre expérience, personnaliser le contenu et soutenir le travail de sa rédaction grâce à des partenariats publicitaires. Nous ne revendons pas vos données et nous respectons votre vie privée. Vous pouvez choisir d’accepter ou refuser la publicité.

En utilisant ce site Web, vous acceptez notre politique en matière de cookies.
J'accepte
Je refuse
Revient bientôt